Etat des connaissances
Cette introduction à la flore et la végétation de Mayotte est issue du rapport "Mayotte : biodiversité et évaluation patrimoniale - Contribution à la mise en oeuvre de l'inventaire ZNIEFF. Coordination générale : Robin ROLLAND (DAF de Mayotte) & Vincent BOULLET (Conservatoire Botanique National de Mascarin). Coordination scientifique : Vincent BOULLET, avec la collaboration pour le volet marin, de Jean-Pascal QUOD (Agence pour la Recherche et la Valorisation Marine) - Août 2005
Malgré sa taille modeste, Mayotte, territoire français depuis 1860, n’a fait l’objet que de prospections ponctuelles jusqu’en 1995. Ce n’est qu’à partir de cette date, début de l’inventaire forestier, que l’on a commencé à mesurer la grande richesse floristique de cette île, sans cesse confirmée au gré de nouvelles découvertes.
Contrairement à Madagascar, qui a toujours attiré de nombreux naturalistes, Mayotte n’a pas suscité un véritable travail de prospection botanique. À l’époque coloniale, les Comores, alors rattachée administrativement à Madagascar, n’ont pas bénéficié d’inventaires précis. Une grande part de leurs forêts naturelles, n’ayant pas vocation à être exploitées pour le bois, a été défrichée au profit de cultures de rente. Les fragments intacts doivent bien souvent leur pérennité à leur inaccessibilité ou à leur forte pente.
Quelques explorateurs célèbres ont néanmoins prospecté l’archipel. Louis-Hyacinthe BOIVIN et Léon HUMBLOT ont rapporté d’intéressantes collections de leurs voyages au XIX° siècle. Cependant la seule synthèse est due à A. VOELTZKOW qui a publié une liste de 935 espèces végétales pour les Comores en 1917.
Après la décolonisation, les Comores indépendantes et Mayotte ont continué à souffrir de l’absence d’inventaire floristique. À part quelques missions ponctuelles, aucun travail approfondi n’a été développé.
En 1975, Jean-Jacques FLORET, botaniste au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris (MNHN), réalisa une mission sur les quatre îles de l’archipel. Mais le traitement taxonomique ne fut cependant effectué que beaucoup plus tard, à partir de 1995.
Durant les deux décennies suivantes, l’étude des plantes des Comores ne connaîtra aucun travail d’envergure.
Il faudra donc attendre le début des années "90" pour que démarre une période active et continue d'investigations sur la flore des Comores.
À Mayotte, en 1992, Sylvain MÉNAGER inventorie une centaine d’espèces forestières pour le compte de la Direction de l’Agriculture et de la Forêt de Mayotte (DAF). Parallèlement, le Centre National de la Documentation et de la Recherche Scientifique (CNDRS) est créé en République Fédérale Islamique des Comores.
De 1995 à 1998, Olivier PASCAL a effectué un inventaire des essences ligneuses dans les forêts naturelles de Mayotte dans le cadre d’une convention DAF/MNHN. À partir de cette date, les identifications non effectuées sur place ont été réalisées par les chercheurs du MNHN.
Depuis 2000, l’inventaire floristique a été étendu à l’intégralité du territoire et à tous les groupes taxonomiques. L’intérêt développé par le MNHN s’est traduit entre 2000 et 2003 par plusieurs missions de prospection (Jean-Noël LABAT, 2000, Marc PIGNAL, 2001 et France RAKOTONDRAINIBE, 2002).